Alors que la France abordera bientôt sa cinquième semaine de confinement, Transparent s’est intéressé aux niveaux d’occupation des locations de courte durée sur l’ensemble du territoire Français.
Bien qu’elle soit le pays le plus touristique au monde, la France est aussi l’un des pays où les nationaux représentent le principal moteur du marché de la location de courte durée. Sur une année, deux tiers des voyageurs, sont Français et sur le premier trimestre, ils représentent plus de 70% de la demande. L’impact du Coronavirus est donc largement déterminé par les dynamiques régionales et locales.
Il est d’abord intéressant de constater que les Français ont attendu la mise en place des mesures gouvernementales pour cesser leurs activités touristiques. C’est perceptible lorsqu’on observe les chiffres semaine après semaine puisque jusqu’à la semaine du 15 mars, l’occupation moyenne était parfaitement en ligne avec les niveaux de 2019. On constate en fait une nette réduction de ce chiffre à partir du début du confinement avec une occupation en recul de 18% la semaine du 15 mars et de 40% la semaine du 22 mars.
Comme certains quotidiens français l’ont écrit, il semblerait même qu’une légère insouciance ait balayé la France. La semaine qui a précédé les mesures du gouvernement, l’occupation des locations de courte durée a fait un bond de 16% par rapport à 2019. Comme si les Français voulaient s’offrir un dernier weekend avant l’isolement.
Enfin, toujours au niveau national, il apparaît que les Français conservent un certain optimisme face à la situation. Même si le mois d’avril s’annonce difficile, les niveaux d’occupation attendus reviennent au niveau de 2019 dès la première semaine du mois mai. Il semble donc que pour tout le monde, la crise ne passera pas le cap du Premier Mai et qu’un bel été s’annonce à l’horizon. Ces données étonnamment favorables peuvent aussi s’expliquer par la réduction de l’offre de logements disponibles – que les propriétaires retirent du marché – et par le fait que la politique d’annulation gratuite pratiquée par Airbnb ne s’étend pour le moment que jusqu’au 14 avril. Les données qui seront collectées dans les prochaines semaines seront donc déterminantes pour évaluer l’impact de la pandémie sur la haute saison 2020.
Lorsqu’on s’intéresse aux données locales, on constate sans surprise que c’est la moitié est de la France qui subit le plus durement la crise actuelle. Les niveaux d’occupations à l’Est ont chuté bien plus qu’à l’Ouest: -25% pour le Grand Est, -18% pour l’Auvergne-Rhône-Alpes, contre -12% pour la Nouvelle-Aquitaine par exemple. Ces disparités s’expliquent vraisemblablement par la difficulté de la situation sanitaire dans la région Grand Est, par la proximité avec l’Italie pour la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, et par les fermetures des stations de ski pour la région Auvergne-Rhône-Alpes. En suivant l’évolution des annulations sur plus de 200 marchés dans le monde, on constate que les stations des Alpes ont été très violemment touchées par la fermeture décidée le 13 mars – Val Thorens, Valmeinier et Val d’Isère en tête.
Au niveau départemental, d’importants écarts apparaissent dans l’évolution de l’occupation entre 2019 et 2020. Parmi les plus touchés, le Haut Rhin (-37%), le Bas Rhin (-36%), Paris (-34%), les Hautes Alpes (-31%), la Savoie (-22%). Et puis une autre tendance apparaît, opposée, montrant les territoires où l’occupation progresse par rapport aux niveaux de 2019. La Lozère a vu son occupation bondir de 60%, la Haute-Saône de 25%. Ces tendances semblent corroborer un exode des grandes villes vers les zones rurales tel qu’il a été décrit par Orange et l’analyse des données de ses abonnés. La Lozère est le département le moins peuplé de France. La Haute-Saône, elle, enregistre une densité plus de deux fois plus faible par rapport à la moyenne nationale.
Si la presse nationale a également décrit avec délectation les relations de voisinage compliquées qui peuvent exister entre parisiens et ruraux sur l’île de Ré ou au Cap Ferret, ces déplacements n’ont eu qu’un impact économique mineur sur le marché de la location de courte durée.
Entre la mer et la campagne, et en période de confinement, il semble donc que les Français aient préféré la campagne.
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